Samedi, le président Béji Caïd Essebsi, accusait la presse internationale d'être à l'origine de l'amplification des heurts qui secouent actuellement Tunis, Tebourba, et d'autres villes de la Tunisie. Sauf que les médias du monde ne font que relater ce qui paralyse, fragilise et fracture ce pays. A savoir l'incapacité des autorités à répondre efficacement aux griefs des citoyens. 

L'on sait que depuis quelques jours, les Tunisiens font face à une réalité inflationniste touchant entre autres la téléphonie, l'immobilier. Conséquence des taxes récemment décrétées par l'exécutif pour renflouer les caisses, oxygéner les comptes publics devenus déficitaires. Pendant ce temps-là, le petit travailleur, lui, doit se contenter de ses 130 euros. Pour vivre et supporter tant bien que mal l'affreux yo-yo du dinar.

Sachant que le taux de chômage des jeunes a atteint les 30%. D'où la grogne. D'où ces échauffourées que les forces de l'ordre tentent de réprimer à coups de matraque et de gaz lacrymogène.

On se souvient que c'est ici, dans cette aire charmante, plébiscitée par les touristes occidentaux, qu'avaient débuté les fameux Printemps arabes. Ce vaste mouvement social, protestataire, qui a contraint Ben Ali à quitter le pouvoir. Ce qui à l'époque était salutaire pour ces populations en quête d'un quotidien meilleur. Or, force est de constater que sept ans après, pas grand-chose n'a changé. Ce sont toujours les mêmes revendications sociales qui sont brandies, les mêmes impérities qui sont dénoncées.

Guillaume Camara

 

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