Depuis le 7 février, Haïti fait face à une série de manifestations qui tournent parfois à l'émeute. La cause : un rapport publié à la fin du mois de janvier par la Cour supérieure des comptes révèle que deux des anciennes sociétés (Agitrans SA et Comphener SA) de Jovenel Moïse (l'actuel président de la république) ont bénéficié de fonds publics, sans qu'aucun contrat justifiant les travaux pour lesquels elles étaient subventionnées n'ait été trouvé. 

Pour sa défense, M. Jovenel, lui, pense que la première république noire est aujourd'hui dans les " mains des gangs armés et les trafiquants de drogue ". Par conséquent qu'il ne se laisserait pas faire, éludant au passage des éléments qui l'incriminent.

Pourtant, cet homme (dont le père était mécanicien et sa mère couturière) avait si bien débuté la politique. Puisqu'en novembre 2016, il avait été élu, dès le premier tour, à près de 55% des voix. Il avait alors 48 ans et ne venait pas du sérail politique. 

Son monde à lui s'appelait l'entrepreneuriat. C'est ici qu'il s'était spécialisé dans le commerce des pièces détachées automobiles et le traitement de l'eau dans un premier temps. Et dans un second temps, dans l'agriculture. Avec succès. Les Haïtiens le surnommeront l' " homme banane ".

Guillaume Camara 

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