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En Guinée, les urnes ont parlé. Elles ont conduit au pinacle de l’exécutif, monsieur Alpha Condé (photo). Un résultat qui a provoqué chez les partisans du vainqueur des clameurs triomphantes, et dans les fiefs du perdant des cris de protestation. Clameurs triomphantes, cris de protestation font partie - nous le savons tous - du classique jeu démocratique. Cela est bien. Cela est tout à fait compréhensible.

 

En revanche, ce que tout bon démocrate est censé abhorrer c’est lorsqu’une élection majeure devient le terrain des pugilats ethniques et régionalistes. Car en Guinée, on a bien parlé du duel Peul contre Malinké ou Malinké contre Peul. Quelle saloperie ! Quelle ineptie ! Quelle bassesse d’âme ! que de résumer le destin de toute une nation autour de deux réalités ethniques.

 

Ainsi, aucun des deux candidats (ni Alpha Condé, ni Cellou Dalein Diallo) nous a dit avec verve ses projets de société, sa passion pour la Guinée. On a plutôt entendu : toi le Peul ! toi le Malinké ! Rubis sur l’ongle : la Guinée, ce ne sont pas le Fouta-Djallon ou la Haute-Guinée, c’est plus grand que tout cela. Elle transcende nos identités respectives. Ce sont des beautés, des parfums, des visages burinés par les dictatures et la pauvreté. C’est une locomotive qui attend depuis 1958 son bon pilote : celui bien sûr qui la conduira vers les rives somptueuses du développement.

 

Guillaume Camara  

 

 

 

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