Pour cause de non-paiement de primes, les Ivoiriens ont encore eu à faire face à une nouvelle mutinerie qui a paralysé l’activité économique de plusieurs villes du pays. Telles que Daloa, Gagnoa et Ferkessédougou, où les populations ont eu du mal à s’approvisionner en vivres frais. Sur certains marchés, poissons, bananes, viandes avaient commencé à manquer. Ce qui a entraîné la hausse de leurs prix.

Quant aux administrations, écoles et commerces, ils ont été obligés de fermer. En attendant que les choses se résolvent entre les autorités gouvernementales et quelques soldats.

Ce qui est le cas depuis le mardi : en effet, les militaires ont décidé de mettre fin à leur action. Et ce, après avoir eu l’assurance du gouvernement d’octroyer à chacun, et immédiatement, cinq millions de francs CFA (7620 euros). Un autre montant, de deux millions de francs CFA (3050 euros) seront versés en juin.

D’ici là, on s'interroge sur le bien-fondé de ces opérations militaires soudaines et spectaculaires, qui tendent à être récurrentes dans le temps. Est-il normal de toujours prendre les armes et les cagoules pour se faire entendre, d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur des situations qui par ailleurs méritent d’être entendues ? La réponse est bien évidemment non.

D’autant que ces revendications, pour légitimes qu’elles soient – sont très souvent déstabilisantes et tragiques pour les citoyens ordinaires. Et paralysent les secteurs essentiels de l’économie du pays. Un pays – faut-il le rappeler - a déjà souffert du bellicisme…

Il serait souhaitable que les deux parties trouvent dorénavant des espaces de dialogue, de discussion. Pour éviter l’embrasement et le spectacle affligeant des kalachnikovs.

Guillaume Camara

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