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Bien évidemment aucun tribunal, aucun magistrat, aucune sentence ne pourra effacer le martyre des 800 000 tutsis et hutus modérés ayant trouvé la mort pendant le génocide rwandais de 1994 ; personne d’autre, non plus, ne pourra accueillir dans le cœur qui est le sien l’immense affliction des proches de ces victimes.

 

Or il faut bien que justice soit faite. Que soient traduits devant les tribunaux compétents ceux et celles qui ont soutenu et ourdi ce crime de lèse-humanité. Les laisser impunis attestera l’idée selon laquelle qu’une vie humaine ne vaut rien – Tu ne tueras point !, proclament les écrits scripturaires – et empêchera les cœurs meurtris et brisés de faire leur deuil.

 

C’est bien ce qu’a compris la cour d’Assises de Paris. Jouissant de la compétence universelle, cette dernière a depuis mardi entre ses box un des champions de cette ignominie : Pascal Simbikangwa. L’homme a 54 ans, et ne peut plus marcher. Il est tétraplégique. Mais il est surtout un ancien capitaine de la gendarmerie rwandaise, un proche de l’ex-président du Rwanda Juvénal Habyarimana, accusé d’avoir fourni des armes aux milices interahamwés qui ont piloté l’œuvre génocidaire.

 

Nous verrons bien ce que sera l’issue de cette affaire. Ce qui est clair, la seule organisation de ce procès est d’ores et déjà une victoire pour les parties civiles, notamment pour le couple rémois, Dafroza et Alain Gauthier (photo). Sans leur ténacité et leur courage, Pascal Simbikangwa ne serait pas interpellé en 2008 à Mayotte.

 

Guillaume Camara 

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