Les harkis, ces Algériens qui avaient préféré la France

La République française se penche enfin sur les harkis. Dans une récente déclaration faite à l’hôtel des Invalides, à Paris, le président français François hollande a reconnu « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon » de ces Algériens, qui au plus fort de la guerre d’Algérie, avaient fait le choix de la France. En devenant auxiliaires des troupes françaises. Une décision lourde et grave.

En ce sens qu’elle avait fait d’eux des « collabos » au service de la puissance colonisatrice. Ainsi, dès le lendemain des accords d’Evian du 18 mars 1962, qui scellèrent le retrait français d’Algérie, ils n’ont pas eu une vie tranquille. Et c’est le moins que l’on puisse dire. En effet, beaucoup furent pourchassés, brutalisés, massacrés par les nationalistes du Front de libération nationale.

De plus, la terre de France, pour laquelle ils s’étaient battus, n’avait pas daigné les accueillir tous. Ceux qui en revanche avaient réussi à fouler l’Hexagone, l’ont fait dans des conditions épouvantables. Comment ne pas penser au camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées Orientales, où plusieurs dizaines de milliers d’entre eux furent parqués.

C’est en se souvenant, en reconnaissant, l’atrocité de ces situations que le speech présidentiel de M. Hollande prend un relief. Certes le discours ne répare pas tout. Mais il est un baume qui permettra sans doute de consoler les cœurs, les vies qui avaient préféré le reniement à la défense de leur patrie originelle.

Guillaume Camara

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