En visite à Yaoundé, et devant les étudiants de l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), le Premier ministre Français, François Fillon (photo), est revenu sur le fameux discours qu’avait prononcé à Dakar Nicolas Sarkozy, où il disait que « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’était pas entré dans l’Histoire ».

 

Pour le locataire de Matignon, « le discours de Dakar a été mal lu par un certain nombre d'observateurs qui en ont extrait une phrase et qui ont essayé (...) de donner avec cette phrase la couleur d'un discours qui était très différent ». Puis il a jouté : « De tous les chefs d'Etat français, Nicolas Sarkozy est celui qui a dénoncé avec le plus de clarté, le plus de vigueur, dans le discours de Dakar, le colonialisme et la pratique de l'esclavage. » Il s’agissait d’un « discours qui propose enfin à l'Afrique un vrai partenariat», conclut-il.

 

Certes, et au nom d’une certaine honnêteté intellectuelle, j’avoue que tout n’était pas mauvais dans la harangue dakaroise de Sarkozy. On y parlait de partenariat (vous avez raison M. le Premier ministre), des apports du continent noir à la civilisation de l’universel, des maux (colonisation, esclavage) qui l’ont crucifié… Mais il a fallu une seule phrase de trop « le drame de l’Afrique est que l’homme africain n’était pas entré dans l’Histoire » pour que cette adresse à l’Afrique devienne une coquille vide, une négation, un mépris, un outrage. M. Sarkozy, sachez-le, l’Afrique est déjà dans l’Histoire, puisque c’est elle qui a enfanté l’Humanité.

 

Demandez un peu au paléoanthropologue, Yves Coppens, il vous en dira mieux que moi.


Guillaume Camara

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