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Diantre ! Mumia Abu-Jamal ne verra donc pas le chemin de la potence. C’est en tout cas ce que vient de décider cette semaine le procureur de Philadelphie Seth Williams. Quelle décision ! quand on sait que depuis une trentaine d’années, cet homme, ce militant du mouvement révolutionnaire Black Panthers, purge une peine de prison pour le meurtre d’un policier blanc.

 

Un crime pour lequel il a toujours clamé son innocence. Il serait déjà mort, s’il n’avait pas eu de puissants avocats, de soutiens gigantesques à travers le monde, qui, inlassablement, n’ont cessé de démolir certaines arguties judiciaires.

 

Pour eux, Mumia est le symbole même d’une erreur judiciaire à l’américaine. Mais sans nous plonger dans la profondeur des entrelacs juridiques étasuniens, sans reprendre à notre compte l’antienne apologétique des fans de Mumia, une question doit habiter nos lèvres, notre conscience : doit-on en ce millénaire de modernité, d’Internet, se servir de la peine de mort comme l’ultime instrument pour stopper les crimes qui défigurent nos cités ? Vite ! Disons, non ! Une abomination ne soigne pas une abomination.

 

Je tremble, encore, en me souvenant des pages poignantes, puissantes, du Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo : ici, s’était déployé le plus grand des réquisitoires contre la peine de mort. En dépit de tout, faisons le choix d’une civilisation de la vie.

 

Guillaume Camara

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