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Le monde est orphelin. Jenny Alpha n’est plus avec nous. Elle danse maintenant avec les anges.

 

Les mains qui vous écrivent cette prose-hommage tremblent, pleurent, se souviennent. S’interrogent en même temps sur le mystère de la mort dans le cosmos. Elles ne comprennent pas, toujours ces mains, comment peut cesser de vivre une femme qui incarnait si prodigieusement le talent et la grâce.

 

Jenny ne doit pas mourir. Elle était la vie, elle était la gaîté, elle était le rire sublime. « Le cœur des vivants, c’est le tombeau des morts. Les morts ne sont pas les morts, ils sont dans la vague de la mer, dans le vent qui frémit. Ils sont toujours auprès de nous, si nous le voulons bien », disait-elle, avec malice.

 

Oui, vous resterez toujours avec nous, Jenny. C’est pourquoi nous osons nous adresser à vous au présent. Vous qui êtes Martiniquaise ! vous qui êtes une centenaire lumineuse ! De vous, on sait que vous avez abandonné votre désir d’enseigner pour la comédie et le chant.

 

Vous aimiez Corneille, le créole, le jazz ; vous avez connu Duke Ellington, l’époque ensoleillée de la négritude, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor. Quelle chance ! Quelle chance !  L’art était votre vraie patrie.

 

Guillaume Camara
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